L’église paroissiale de Kaysersberg est dédiée à la Sainte Croix. Elle est aussi connue sous le vocable d’église de l’invention de la Sainte Croix. La tradition veut que ce soit l’Impératrice Hélène qui fit la découverte de la vraie croix en 327 à Jérusalem. La statue de la sainte (de 1889) est placée dans une niche du fronton de l’église et celle de l’Empereur Constantin 1er, son fils, sur la belle fontaine située sur la place de l’église. Il est donc probable qu’une relique de la vraie croix ait été détenue dans l’église. La légende de Barberousse On raconte que le premier sanctuaire, de style roman, a été commandé par l’empereur du Saint-Empire, Barberousse : L’empereur Barberousse commença la construction de l’église de Kaysersberg. Au milieu des travaux, les finances lui manquèrent. Il pensa mettre en gage la couronne de la reine, son épouse. Touché par cette pieuse résolution, Dieu envoya deux anges, chacun avec une bourse pleine. Ils achetèrent la couronne de l’impératrice dans le lieu où elle était exposée et la rapportèrent à l’empereur. Ainsi, la construction de l’église put reprendre et fut achevée la même année. Le portail roman de l’église Kaysersberg Le tympan roman de l’église Sainte-Croix de Kaysersberg. L’église de Kaysersberg a été construite entre 1230 et le 16ème siècle. De l’église primitive ne reste que très peu d’éléments, si ce n’est le magnifique portail Ouest (l’église ayant été fortement remaniée au 15e siècle). Celui-ci, du 13ème siècle, est de style roman avec ses arcs en plein-cintre et ses rangées de colonnes à chapiteaux enjolivés de palmes, de pélicans et sirènes à deux queues (des motifs d’inspiration lombarde). église Sainte-Croix de Kaysersberg Le tympan de l’église Sainte-Croix de Kaysersberg. Son tympan historié est une merveille de l’art roman en Alsace. Il représente le Couronnement de la Vierge par Jésus, entourés des archanges Gabriel et Michel. Le tympan est inspiré de celui du portail sud de la cathédrale de Strasbourg, édifié vers 1225. Il est similaire à ceux de Sigolsheim et de Bâle. Observez bien l’angle droit du tympan pour trouver le personnage tenant un livre ouvert sur lequel est écrit le nom “Conradus“. église Sainte-Croix de Kaysersberg Détail du tympan de l’église Sainte-Croix de Kaysersberg : l’autoportrait du sculpteur Conradus. Il s’agit de l’autoportrait du sculpteur ! Le clocher église Sainte-Croix de Kaysersberg Le clocher de l’église Sainte-Croix de Kaysersberg. Le clocher, assez singulier, a la forme d’une calotte aplatie. Haut de 41 mètres, il est recouvert de cuivre verdi. Il était pointu à l’origine. En 1825, il a été retravaillé pour permettre aux Kaysersbergeois d’avoir une sonnerie de 5 cloches. L’intérieur de l’église La nef, à 3 vaisseaux et 3 travées, surprend par son obscurité due à la lourdeur de ses formes (notamment les piliers massifs). Quant aux collatéraux des 15ème-16ème siècles, ils sont de style gothique, avec de belles voûtes dont les clefs sont ornées d’écussons. Un calvaire colossal ! Un calvaire monumental du 15ème siècle – le Christ Colossal – domine la nef. Autrefois décrié à cause de la taille disproportionnée de l’ouvrage, il représente un Christ sculpté en bois de tilleul haut de 4,25 mètres. Autour de lui, Marie et Jean ne mesurent que 2,60 mètres. Vers 1766, il fut démonté car il “masquait et défigurait toute l’église”. On le remonta dans la chapelle Saint-Michel adjacente à l’église. Le calvaire retrouva sa position initiale en 1905. Le remarquable retable en bois fut sculpté par Jean Bongartz (ou Bongart) de Colmar en 1518. Il présente 14 tableaux dorés et peints retraçant la Passion du Christ. L’ensemble est couronné des statues de saint Christophe, de l’impératrice Hélène et de sainte Marguerite.
... extrait de Mon Grand-Est - © French Moments Ltd sauf indications contraires. En savoir plus
https://mon-grand-est.fr/eglise-sainte-croix-de-kaysersberg/ .